Ayant laissé le lecteur à la fin du volume précédent avec la pensée de saint Thomas d’Aquin, l’auteur aborde ici l’époque moderne, qui offre trois chemins pour penser la gloire de l’être. Au terme de ce cheminement, l’auteur présente sa propre position métaphysique : le choix de demeurer dans l’émerveillement face à l’être, l’étonnement devant sa victoire inconcevablement souveraine et absolue sur le néant. Repartant de la différence ontologique, il la développe en une quadruple différence dévoilant « ensemble pour la première fois ce qui mérite, dans l’espace de la métaphysique, le nom authentique de ‘gloire’ ». Sur ce fondement, l’auteur assigne ensuite aux chrétiens « la tâche d’accomplir, sans se laisser égarer par l’obscurité et les déformations, l’unique acte d’acquiescement à l’être, par substitution et comme représentants de l’humanité. En ce sens, le chrétien de notre temps est placé en gardien de la métaphysique. »

Hans Urs von Balthasar (Lucerne 1905 – Bâle 1988) est ordonné prêtre dans la Compagnie de Jésus en 1936. Aumônier d’étudiants à Bâle (1940–1948), il fonde en 1945 avec Adrienne von Speyr un institut séculier. Auteur lui-même d’une œuvre théologique et philosophique de grande ampleur, il est aussi traducteur et publie dans sa maison d’édition Johannes Verlag Einsiedeln les trésors du patrimoine chrétien. Il est l’un des initiateurs de la revue catholique internationale Communio. Jean-Paul II le crée cardinal en 1988.